Matthieu Donarier : saxophones, compositions
Manu Codjia : guitare électrique
Joe Quitzke : batterie
” 25 ans, c’est pile entre beaucoup et pas grand-chose. On se croit grand, mais en fait pas du tout. On a l’impression qu’on sait qui on est, et on n’a pas envie de changer. On s’est rencontrés, on était dans ces âges-là. Cette énorme envie de jouer, tout le temps. Avec ce monde qui change, autour, qui sursaute, qui se contorsionne, et tout ce qui vit dessus qui, pour une grande partie, essaie juste d’être tranquille et se fait secouer. Pendant ce temps, tout le temps, l’envie de jouer et de parcourir le monde. Dans certains pays, on peut aller, puis on ne peut plus, d’autres on peut mais c’est compliqué. Une foule de souvenirs avec ce groupe. Tellement de kilomètres.
Depuis, à nous trois on a bien dû faire 150 albums, monté sur scène dans je ne sais combien de pays. On n’a pas tout fait, pas tout vu, c’est pas l’idée, on regarde juste les chemins parcourus et parfois fois on se dit que ça en fait du chemin quand même. Et l’envie, toujours intacte : se poser quelque part, et jeter du son. Vous avez deux amplis et une batterie ? Allez. 5 fois 5 ans c’est vite passé.
On a bientôt 25 ans. "
Matthieu Donarier, 2023
Créé en 1999, ce trio, qui, par sa singularité et sa durée de vie a marqué le paysage jazzistique français, nous chuchote près d’un quart de siècle plus tard qu’il n’a pas fini d’explorer les territoires sonores rendus accessibles par la complicité quasi-télépathique unissant les trois musiciens. Matthieu Donarier, avec le guitariste Manu Codjia et le batteur Joe Quitzke, réinvente un jazz et bâtit son propre monde musical. En composant, en improvisant, en puisant partout où la musique peut jaillir, dans toutes les influences et à toutes les sources. Jaillit alors un répertoire large et imprévisible, truffé d'influences et de reprises improbables. Au détour des compositions de Matthieu Donarier écrites spécifiquement pour ses comparses, on croise un Erik Satie porté par des rythmiques de transe du Golfe Persique, on côtoie Brassens ou Trénet sans paroles - et pourtant toujours aussi poètes - , on découvre un Franz Liszt distillant des grooves électriques lancinants. Et partout, au milieu de tout ça, la joie et la liberté de trois musiciens qui conversent, s’écoutent, construisent, se font des surprises, bref qui jouent, inlassablement.
HOBO TRACK
FOGGY SHE WALKS